📉 Baisse des exportations de bananes au Cameroun : 42,6% en moins en octobre 2024 !

📉 Baisse des exportations de bananes au Cameroun : 42,6% en moins en octobre 2024 !

Auteur: Joëlle Hélene ADAUne filière en crise : Exportations de bananes au Cameroun en chute libre en octobre 2024

La filière bananière camerounaise traverse une période difficile, marquée par une chute significative des exportations en octobre 2024. Selon l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), le pays n’a exporté que 13 898 tonnes, soit une baisse de 42,6% par rapport aux 24 216 tonnes exportées en septembre. Cette tendance baissière a touché tous les acteurs majeurs du secteur, remettant en question la résilience de cette filière clé pour l’économie nationale.
Un recul général affectant tous les acteurs

La baisse des exportations a touché les quatre principaux producteurs de bananes du Cameroun, avec des performances particulièrement faibles pour Plantations du Haut Penja (PHP), leader incontesté de la filière.

PHP, mastodonte du secteur, a vu ses exportations chuter de 8 299 tonnes, atteignant seulement 9 894 tonnes en octobre. C’est la plus faible performance enregistrée par cette entreprise dirigée par Armel François depuis le début de l’année.
B PL, un autre acteur clé, a enregistré une baisse de 665 tonnes, atteignant 661 tonnes contre 1 326 tonnes en septembre.
La Cameroon Development Corporation (CDC) a connu une diminution plus modérée de 33%, passant de 3 124 tonnes à 2 092 tonnes.
Enfin, la Compagnie de développement de banane de Mondoni (Cdbm) a exporté 1 251 tonnes, soit une baisse de 322 tonnes par rapport aux 1 573 tonnes de septembre.

PHP : Une performance inquiétante

Pour PHP, le mois d’octobre a marqué un point bas. Depuis le début de l’année, ses exportations n’ont jamais franchi le seuil de 10 000 tonnes. Avant cette chute, le mois de juin 2024 représentait la plus faible performance, avec 10 011 tonnes exportées. Ce recul met en évidence les défis structurels auxquels l’entreprise est confrontée, notamment la concurrence internationale et les conditions climatiques.
Des causes multiples à une crise généralisée

La baisse des exportations s’inscrit dans un contexte de difficultés généralisées pour la filière bananière camerounaise. Parmi les facteurs explicatifs, on peut citer :

Les conditions climatiques défavorables : Des périodes de pluie prolongées ont affecté la production, réduisant les volumes disponibles pour l’exportation.
Les coûts de production élevés : Les intrants agricoles, le transport et la logistique pèsent lourdement sur les marges des producteurs.
La concurrence accrue : Sur le marché international, les producteurs camerounais font face à une rude concurrence de pays comme l’Équateur et les Philippines, dont les coûts de production sont nettement inférieurs.

Un impact économique significatif

La filière bananière représente une source importante de revenus pour le Cameroun, en particulier pour les régions productrices comme le Littoral et le Sud-Ouest. La baisse des exportations affecte directement les recettes en devises, avec des implications pour l’ensemble de l’économie.
Des perspectives incertaines

Face à cette situation, les acteurs de la filière et les autorités camerounaises doivent prendre des mesures pour renforcer la résilience du secteur. Cela pourrait inclure :

La diversification des marchés : Explorer de nouveaux débouchés pour réduire la dépendance vis-à-vis des marchés traditionnels.
Le soutien aux producteurs : Fournir des subventions ou des crédits à taux réduits pour alléger les charges financières des producteurs.
L’innovation technologique : Encourager l’adoption de techniques agricoles modernes pour améliorer les rendements et réduire les coûts.

Un appel à l’action

Pour que la filière bananière retrouve son dynamisme, une mobilisation collective est nécessaire, impliquant à la fois les producteurs, les pouvoirs publics et les partenaires internationaux. Cette crise pourrait également servir d’opportunité pour repenser les stratégies de développement de la filière et renforcer sa compétitivité sur le marché mondial.

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