16e Sommet des BRICS : Renforcement de la dynamique autour des enjeux géopolitiques et économiques
Les yeux sont restés rivés depuis ce 22 octobre à Kazan en Russie où se tient le conclave des dirigeants des BRICS. Pour la circonstance, c’est une trentaine d’États qui sont conviés à ce sommet des BRICS dont les États membres et ceux ayant manifesté leur désir de rejoindre l’organisation. À noter que cette association interétatique regroupe à ce jour 10 pays avec le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud comme États fondateurs et aussi l’Iran, l’Éthiopie, l’Arabie saoudite, l’Égypte et les Émirats arabes unis qui ont rejoint l’organisation en cette année. C’est donc la première rencontre des BRICS dans sa nouvelle configuration élargie.
Sous mandat d’arrêt international, Vladimir Poutine, président de la Russie, entend faire montre de l’échec de la politique d’isolement contre lui après son invasion de l’Ukraine en 2022. Ce sommet est donc un positionnement pour la Russie qui présente aux yeux du monde sa capacité de résilience face aux sanctions européennes car, loin d’être isolé, le pays peut aujourd’hui s’appuyer sur des partenaires et des alliés. La première journée a été consacrée à l’accueil des différents présidents et des échanges sur la coopération bilatérale portant sur des questions géopolitiques, économiques et sécuritaires.
Quels enjeux pour le sommet des BRICS ?
La création d’un ordre mondial multipolaire juste, loin de l’hégémonie occidentale et américaine, est au cœur de ces assises des BRICS. Il est question de la dédollarisation de l’économie mondiale avec les BRICS qui envisagent la mise sur pied de leur propre système de paiement international pour la fluidité des échanges commerciaux et faire ombrage au système SWIFT dont les banques russes ont pour la plupart été exclues depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Poutine s’est d’ailleurs entretenu en début de ce sommet avec la présidente de la Nouvelle Banque de Développement (NBD), Dilma Rousseff, ancienne présidente du Brésil qui avait été élue à la tête de cette institution financière du BRICS basée à Shanghai, capitale chinoise, avec pour principale mission de financer des projets d’infrastructures et de développement durable.
Il s’agit plus que jamais de booster la coopération économique au sein de l’organisation ; 95% du commerce extérieur de la Russie se fait aujourd’hui en monnaie nationale.
Un nouvel ordre mondial en construction
Considéré comme une organisation faisant contrepoids au G7 dirigé par les USA, les BRICS sont aujourd’hui en pleine croissance avec un impact des plus significatifs sur l’économie mondiale. La part des pays du BRICS dans le PIB mondial étant de 37% contre 27% pour les pays du G7. Le BRICS, c’est 40% de la production du pétrole mondial, 36% de la production de gaz naturel, 18% du commerce mondial. Sans omettre qu’une trentaine de pays dont la Turquie ont déposé leur candidature pour adhérer au BRICS.
La clôture du sommet le 24 octobre 2024 marque une étape décisive dans l’évolution des BRICS, confirmant leur ambition de remodeler l’ordre mondial tout en renforçant les partenariats stratégiques entre membres.
Marlyse Nathalie DJOMGOUE