La Production de Bois au Cameroun Devrait Atteindre 5,6 Millions de m³ en 2024
La Production de Bois au Cameroun Devrait Atteindre 5,6 Millions de m³ en 2024
Le secteur du bois au Cameroun joue un rôle majeur dans l’économie nationale et régionale, en particulier au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). En 2024, la production nationale de bois est estimée à 5,6 millions de mètres cubes (m³), selon les prévisions du rapport de politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), relayées par une note de veille du ministère français de l’Économie. Ce chiffre représente près de 47% de la production totale des pays membres de la Cemac engagés dans l’exploitation forestière.
Une performance malgré une fiscalité accrue 📈
Le Cameroun s’impose comme un leader dans la filière bois en Afrique centrale. Cependant, cette croissance s’accompagne de défis importants, notamment une fiscalité de plus en plus lourde pour les opérateurs économiques. Depuis près de dix ans, le gouvernement camerounais a adopté une série de mesures visant à surtaxer les exportations de bois sous forme brute (grumes) et semi-transformée (sciages). Cette stratégie de taxation a été renforcée dans la loi de finances 2024, avec une augmentation des droits de sortie sur les grumes de 60 % à 75 % de la valeur FOB, et une hausse similaire sur les sciages issus de la première transformation du bois 🌲.
L’impact des mesures fiscales sur l’exportation du bois
Cette fiscalité accrue vise à encourager les opérateurs à investir davantage dans la transformation locale du bois, plutôt que de privilégier l’exportation de matières premières. L’interdiction progressive des exportations de grumes, annoncée par les pays de la Cemac et la République démocratique du Congo (RDC), qui prendra effet en 2025 pour une mise en œuvre complète en 2028, renforce cette politique gouvernementale. Le Cameroun, en anticipant cette interdiction, mise sur la valorisation locale des ressources forestières, tout en assurant une protection accrue de ses forêts 🌳.
L’objectif est double : d’une part, encourager la transformation industrielle locale du bois afin de générer plus de valeur ajoutée sur le territoire national, et d’autre part, réduire la dépendance du pays vis-à-vis des fluctuations des marchés internationaux de matières premières.
Le rôle du Cameroun dans la production régionale de bois 🌍
Avec une production estimée à 5,6 millions de m³, le Cameroun s’impose comme l’un des principaux producteurs de bois de la région Cemac, qui comprend également le Gabon, le Congo, la Guinée équatoriale, le Tchad et la RCA. Cette performance place le Cameroun au centre des stratégies de développement durable et d’exploitation forestière responsable en Afrique centrale.
Les efforts du pays pour réformer et moderniser son industrie forestière, malgré la lourdeur fiscale, traduisent une volonté de pérenniser cette ressource pour les générations futures. En s’engageant dans des pratiques plus durables, le Cameroun cherche à jouer un rôle clé dans la gestion et la conservation de ses forêts tropicales, tout en répondant à la demande internationale croissante de produits boisés issus de sources responsables.
L’avenir du secteur forestier au Cameroun
À l’horizon 2028, l’interdiction totale des exportations de grumes changera fondamentalement le paysage de l’industrie forestière camerounaise. Cela incitera davantage les entreprises à investir dans des usines de transformation locale pour maximiser la valeur ajoutée. En parallèle, le Cameroun continuera de réformer son cadre législatif pour encourager les investissements dans des technologies durables et des pratiques respectueuses de l’environnement.
Cependant, la transition vers une transformation locale plus intensive s’accompagnera de défis, notamment en matière d’infrastructure, de formation professionnelle et de gestion durable des forêts. Les acteurs du secteur devront s’adapter rapidement à ces nouvelles exigences pour rester compétitifs sur les marchés internationaux.
La production de bois au Cameroun en 2024 témoigne d’une industrie en pleine expansion, malgré les défis liés à une fiscalité croissante et à la mise en œuvre de politiques de transformation locale. En anticipant l’interdiction des exportations de grumes, le Cameroun s’engage dans une voie de valorisation accrue de ses ressources naturelles tout en jouant un rôle crucial dans l’économie régionale de la Cemac. Avec une gestion efficace et des politiques de soutien à la transformation locale, l’industrie forestière camerounaise pourrait devenir un modèle de durabilité pour toute la région.
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