Agriculture : Le Cameroun dépense beaucoup d’argent dans l’importation des engrais.
173,9 milliards de FCFA. C’est la somme dépensée par Cameroun dans l’importation des intrants agricoles de 2021 à 2023. C’est ce que révèle un récent rapport de l’institut national de la statistique (INS).
Les engrais sont des produits utilisés en agriculture pour un rendement optimal. Ils sont naturels ou industriels. A côté d’eux, les produits phytosanitaires comme les pesticides, fongicides et insecticides et bien d’autres, sont aussi importants pour les plantations agricoles. Le Cameroun en consomme énormément pour booster son agriculture. Mais malheureusement, le pays n’en produit pas et se voit dans l’obligation d’en importer. Ce, à des prix parfois mirobolants. Le récent rapport de l’institut national de la statistique en dit long. Les importations d’engrais ont coûté 173,9 milliards de FCFA au Cameroun entre 2021 et 2023, révèle ledit rapport. L’on note une hausse annuelle en volume de 82% en 2022 à 129 600 tonnes pour 66,4 milliards (contre 36,5 milliards en 2021) et de 76,2% en 2023 à 228 326 tonnes pour 70,9 milliards de FCFA.
Facteurs exogènes de la flambée des prix.
Des importations d’intrants de plus en plus chères, du fait de la crise Russo-UKrainienne, la Russie étant le principal pourvoyeur des engrais au Cameroun. Conséquence : la balance commerciale du pays prend davantage de coups. Il y a urgence à s’investir dans la production locale des intrants. De nombreux projets y relatifs peinent à se concrétiser. En l’occurrence, l’unité de production annuelle de 600 000 tonnes d’ammoniac et 700 000 tonnes d’urée de l’allemand Ferrostaal à Limbé au Sud-Ouest, dont le préaccord commercial d’approvisionnement en gaz naturel a été signé en 2023 avec Euroil Ltd et la société nationale des hydrocarbures (SNH). Un projet évalué à coût de 2 milliards de dollars dont les négociations piétinent, à en croire Investir au Cameroun.
Le projet gouvernemental d’usine d’engrais à Douala connait lui des avancées. Gaz du Cameroun, filiale du britannique Victoria & Gas exploitant les champs gaziers de Logbaba a déja donné son accord pour l’approvisionnement, selon le ministre par intérim de l’industrie, Fuh Calistus Gentry. L’étude de faisabilité financée par l’Etat devrait démarrer cette année. Déjà en cours, les études de faisabilité de 2 unités de production d’engrais chimiques à Yaoundé et à Limbé qui seront construites par la Société Vision Global, avec une capacité de production de « 230 000 tonnes d’ammoniac et 400 000 tonnes d’urée par an », d’après le ministre.