Cameroun : L’opération COPPE frappe à nouveau, des milliers de fonctionnaires révoqués pour irrégularités

Cameroun : L’opération COPPE frappe à nouveau, des milliers de fonctionnaires révoqués pour irrégularités

Auteur: Joëlle Hélene ADADepuis son lancement en 2018, l’opération COPPE (Comptage physique des personnels de l’État) continue de faire trembler les administrations publiques du Cameroun. Dans une récente déclaration, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Le, a annoncé la révocation de 1 172 fonctionnaires supplémentaires. Ces sanctions, prises dans le cadre de la phase contentieuse de cette opération, viennent s’ajouter à 1 981 licenciements et 424 révocations précédemment effectués, portant le total à 3 577 personnels radiés.
Une opération nécessaire mais controversée

L’objectif de l’opération COPPE est de renforcer la gestion des ressources humaines de l’État. Elle cible les agents publics figurant irrégulièrement sur les fichiers de solde, pour cause d’absences injustifiées, de décès non déclarés ou de démissions non enregistrées. En éliminant près de 10 000 agents fictifs du fichier solde de l’État, le gouvernement a pu réaliser une économie annuelle d’environ 30 milliards de FCFA.

Pour Joseph Le, cette initiative est une réponse aux défis budgétaires du pays. Elle s’inscrit dans la vision du chef de l’État, Paul Biya, qui dans la circulaire relative au budget 2025 a exigé la clôture de la phase contentieuse de l’opération. Cela permettra de poursuivre les économies budgétaires sur la masse salariale de l’État, tout en renforçant la crédibilité des services publics.
Les prochaines étapes : vers une nouvelle phase en 2025

Malgré les résultats déjà obtenus, l’opération COPPE est loin d’être terminée. Plus de 5 000 agents publics sont encore sous enquête, et leur sort devrait être scellé au cours de l’année 2025. Cette mesure est considérée comme une étape essentielle pour optimiser les dépenses publiques, à un moment où le pays cherche à équilibrer ses comptes face à des pressions économiques croissantes.

Pour de nombreux observateurs, l’opération COPPE est une initiative louable mais elle suscite des interrogations quant à son impact social. Des milliers de familles pourraient être affectées par ces radiations, ce qui met en lumière l’importance de moderniser davantage la gestion administrative et d’offrir des alternatives aux personnels sanctionnés.
Un appel à la transparence et à l’efficacité

Au-delà des radiations, le gouvernement doit désormais s’assurer que les systèmes de gestion des ressources humaines dans la fonction publique soient suffisamment robustes pour prévenir de telles irrégularités à l’avenir. La mise en place d’un système de suivi numérique pourrait être une solution pour garantir la transparence et éviter les abus dans le futur.

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