Agriculture : Les changements climatiques rythment désormais les habitudes culturales des producteurs

Agriculture : Les changements climatiques rythment désormais les habitudes culturales des producteurs

Les entrepreneurs agricoles n’ont pas un autre choix que de s’adapter aux caprices imprévisibles du climat s’ils ne veulent pas planter sans récolter, sans profiter des retombées de leurs efforts. Au Cameroun, l’Observatoire National Changements Climatiques (ONACC) les accompagne dans ce sens.

L’agriculture est un levier substantiel de l’économie camerounaise. Selon l’Institut National de la Statistique (INS), le secteur emploie 60% de la population active, près de 90% des ménages ruraux. Sa contribution dans le PIB est de 30%. Cependant, il fait face au phénomène des changements climatiques qui se manifeste par des vagues de chaleur, des périodes de sécheresse, des précipitations intenses, des vents violents et des inondations entre autres. Ces conditions météorologiques ont de graves conséquences sur les productions agricoles : assèchement des sols, augmentation des pathologies des plantes, perte de la biodiversité, insécurité alimentaire, etc.

La saignée financière

Ce cycle infernal lié aux changements climatiques entraine la baisse du rendement et des pertes financières conséquentes. Une étude réalisée en 2019 par l’Observatoire National des Changements climatiques (ONACC) avec pour objectif d’évaluer l’impact économique de la variabilité du climat sur les rendements agricoles des régions du Centre, de L’Est, de l’Extrême-nord et du Sud-Ouest, sur la période 1998-2012, fait état de ce que, pour le centre par exemple, les pertes moyennes annuelles résultant de la baisse des rendements du haricot, du plantain, de l’arachide, du manioc et du maïs s’élèvent respectivement à : 644 484 969 FCFA, 6 989 557 031 FCFA, 149 224 602 FCFA, 5 913 496 505 FCFA et 172 074 819 FCFA. Des pertes tout aussi énormes sont enregistrées dans les autres régions  cibles de l’étude.

Les mesures préventives

Pour limiter l’ampleur de la situation, l’ONACC, dont la mission de suivre et d’évaluer les impacts socio-économiques et environnementaux des changements climatiques et proposer des mesures de prévention, d’atténuation et/ou d’adaptation aux effets néfastes et risques liés à ce phénomène, met régulièrement à la disposition des agriculteurs un certain nombre d’informations relatives aux périodes favorables aux cultures. La structure vient ainsi de publier le calendrier agricole pour la deuxième campagne 2024.

Les prévisions de l’ONACC contenues dans ce calendrier indiquent que les agriculteurs des régions de L’Est et du Sud pourront débuter leurs semis à partir du 15 août, et ceux de la région du Centre à compter du 16 août selon les spécificités des cultures. Les régions de l’Ouest, du Nord-Ouest, du Littoral et du Sud-Ouest sont en pleines semailles depuis le 1er août. Ces prévisions qui couvrent la période allant d’août à décembre 2024, annoncent une diminution globale des quantités de précipitations dans le Centre, l’Est et le Sud. Et plutôt une augmentation du niveau de pluviométrie dans le Littoral, la Sud-Ouest, Nord-Ouest et l’Ouest.

Des semis aux récoltes, tout un process…

Pour de meilleurs rendements agricoles, l’ONACC recommande pour ce faire l’observance de ces différentes étapes pendant les opérations culturales : D’abord la préparation du terrain (défrichage et nettoyage) qui se fait avant le début des semis ; ensuite le labour ou la mise en valeur de terres à l’aide d’outils manuels tels que les bêches, houes, charrue, ou d’outils mécaniques comme les tracteurs, les motoculteur ; puis les semis qui concernent l’introduction des semences en terre ; après intervient l’entretien marqué par le sarclage, le binage, l’élagage, le buttage…; la suite fait place à la fertilisation avec des engrais minéraux et organiques nécessaires au développement de la plante et à l’amélioration du sol; vient enfin le traitement phytosanitaire, dernière étape qui précède la récolte. L’instabilité de la météo est devenue un mode de vie auquel il faut s’accommoder, tout en menant des actions saines pour limiter ses effets pervers. Un point inscrit d’ailleurs dans les objectifs de développement durable (ODD).

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